Découverte des éditions libertines

En ces temps où la santé individuelle et collective prévaut sur toute autre considération, aussi jouissive fut elle, nous vous proposons de prendre (encore un peu !) votre mal en patience et de vous préparer à des lendemains libertins plus émoustillants ! Pour cela, quoi de mieux que de cultiver sa libido, ses envies, ses fantasmes à l’aide de coquines lectures ?

Nous sommes à ce titre très heureux d’initier un partenariat avec les éditions libertines, que nous vous présentons grâce à une interview de sa Directrice Générale, madame Stéphanie Laurent. Cette interview passionnante n’est qu’une mise en bouche puisque nous allons régulièrement publier des présentations d’ouvrages des Editions Libertines. Ah… que la vie de blogueur de la Chrysa est dure et ingrate !

Faites pétiller vos neurones en attendant de vous retrouver à la Chrysa avec une envie de festoyer au moins aussi grosse que la nôtre !

Les éditions Libertines sont relativement récentes… mais bénéficient de l’expertise de sa grande sœur…

Les éditions Evidences possèdent de nombreuses références à la littérature érotique et plus généralement à la sexualité. Devant le succès grandissant de ces collections, les éditions Libertines ont été créées et s’enrichissent régulièrement de nouveaux titres tout en bénéficiant de l’apport du catalogue pour adultes de sa grande sœur (ndlr : vous trouverez donc de quoi satisfaire votre appétit pour la littérature érotique à la fois sur le site Libertines Editions mais également sur celui des éditions Evidences dans la collection Indécente).

Pourquoi le choix du mot Libertine éditions pour éditer des ouvrages qui n’ont pas forcément attrait au libertinage ?

Le symbole des éditions libertine est une femme qui n’a pas de limite ni de but précis si ce n’est celui d’écouter son instinct et ses envies du moment.

Comment devenir auteur ?

Pour être publié, les manuscrits doivent initialement nous être adressés via notre site internet (https://libertine-editions.fr/info/envoyez-votre-manuscrit) et répondre à tous les critères édictés. Nous demandons qu’il y ait un développement dans les personnages et pas uniquement des scènes de sexe même si bien sûr nous ne sommes pas dans la romance. Pourquoi les personnages font ces choix dans leur sexualité ? Voilà des questions qui nous intéressent. La plupart des auteurs avec qui nous collaborons ont envie de partager ces choses-là. On ne nait pas en totale liberté sexuelle. Il faut du temps, de la confiance, cela s’apprend. Nos histoires reprennent un petit peu ces aspects-là car nombre de nos textes sont des histoires vécues. Si tous ces critères sont respectés, et bien sûr tout en restant dans le cadre légal (ndlr : toute pratique répréhensible par la loi est scrupuleusement écartée par le comité de lecture), nous n’avons pas de limite. On peut avoir de l’uro, du scato et bien sûr beaucoup de choses en (BD)SM. Toutes les facettes d’une sexualité libérée et assumée. Nous prônons des valeurs assez simples que l’on retrouve dans le libertinage et le BDSM : à partir du moment où l’on respecte les critères édictés, le respect s’installe et une collaboration peut naître. Il faut savoir que nous recevons près de 10 000 manuscrits par an et que nous sommes une équipe de 6 personnes qui a à cœur de découvrir chaque œuvre. Cela prend du temps et même si parfois certains s’impatientent et peuvent être tentés de sauter des étapes, nous mettons un point d’honneur à respecter nos valeurs.

Avez-vous des rapports privilégiés avec vos auteurs ?

Nous avons avant tout des rapports humains, plus que privilégiés. J’ai le même fonctionnement avec tous les auteurs mais nous formons une grande famille. Il faut savoir également que nous avons par exemple un certain nombre d’auteurs qui sont des instituteurs qui écrivent des livres pour enfants mais également pour adultes, des médecins, des avocats et des gens de la télé. Tous ces auteurs veulent rester anonyme, utilisent un pseudo et nous sommes les garants de cette discrétion et du respect de leur vie privée. On trouve d’ailleurs beaucoup d’hommes qui écrivent… avec un pseudonyme de femme car un apriori persiste dans l’esprit féminin, considérant qu’un écrit de littérature érotique d’un auteur masculin est forcément vulgaire alors que ce n’est absolument pas le cas ! Il est d’ailleurs amusant de constater que les hommes sont souvent dans la retenue dans la littérature érotique alors que les femmes demandent à ce qu’il y est beaucoup plus de « cash ». Nombre d’auteurs femmes décrivent par exemple des orgasmes de manière quasi choquante. Nous avons par exemple des hommes qui témoignent de littérature BDSM qui émoustillent particulièrement leurs femmes alors même qu’ils n’oseraient pas initier certaines pratiques avec elles.

Le confinement a-t-il engendré un essor de la littérature érotique et libertine ?

Nous avons par exemple un ouvrage qui s’appelle l’art du Shibari qui s’est très bien vendu. Les lecteurs nous ont dit qu’ils souhaitaient découvrir cette pratique ou l’approfondir… Nous avons remarqué que la sexualité était plus exacerbée car les gens étaient côte à côte.

Les lecteurs de vos ouvrages érotiques ont-ils une préférence entre le format papier et électronique ?

Cela dépend. Le format papier a ses adeptes avec une demande très explicite de confidentialité (emballage discret, non conservation des coordonnées etc). Mais le format numérique connait un certain essor. Il est plus facile à cacher et s’emporte partout…

Quel regard portent vos lecteurs non aguerris sur vos œuvres ?

La sexualité est encore tabou alors qu’on lit des livres de romances où il y a des scènes de viols etc. Et puis on va trouver dans notre collection des scènes où les femmes sont attachées et là elles vont être choquées. Les femmes ne font plus trop la différence entre « J’ai donné mon accord, je veux ça » et « je n’ai pas donné mon accord ». C’est assez paradoxal… Certaines femmes affirment même que celles qui se font attachées ne donnent en fait pas leur accord et se font manipuler…

Comment voyez-vous le futur de la littérature érotique et pornographique ?

Dans les deux années qui ont suivi 50 nuances de Grey, que les gens ont pris pour du BDSM, il y a eu cette littérature débridée. Et en fait les gens ont associé le BDSM à Christian Grey. Et lorsque nous avons édité des ouvrages avec de vraies scènes BDSM, les gens se sont offusqués en disant « mais c’est horrible, comment on peut accepter cela ? ». Nous avons un public fidèle et des nouveaux arrivants qui en général deviennent fidèles. Mais il y a beaucoup de critiqueurs, au point que des maisons d’éditions ou des clubs ont fermé. On vit dans une société où tout ce qui fait du bien à l’autre me gêne.

Quels sont vos projets à court terme ?

On continue dans notre ligne éditoriale avec des textes forts puisque l’on va jusqu’au « hors limites », nos partenariats etc.

Un message à faire passer aux lecteurs du blog ?

Qu’ils ne se donnent pas de limites. Qu’ils continuent à vivre leurs envies, tous leurs désirs parce que cela épanouie. C’est un partage de vie, d’évènements… A partir du moment où on se limite dans la sexualité, on devient triste et austère.