Mère Dragon, icône de l’univers fetish et BDSM…
Les univers fetish et BDSM sont souvent l’objet de caricatures et autres jugements hâtifs. Loin des idées reçues, ces milieux sont en réalité bien plus cérébraux qu’il peut y paraître au premier abord. On peut y découvrir des personnalités enivrantes, passionnantes, érudites qui sont infiniment plus cérébrales que ce que l’on peut croire.
Et quelle meilleure initiatrice en la matière qu’une icône de la scène fetish et BDSM… Laissez vos a priori de côté, ouvrez votre esprit et envolez-vous dans les bras protecteurs de Mère Dragon pour un voyage qui ne laissera personne indifférent…
Qui est donc Mère Dragon ?
C’est moi ! 😊 J’ai 26 ans (NDLR : Plus maintenant cet article est une republication 😁), je suis artiste de scène internationale, spécialisée depuis 6 ans dans les arts du feu et de la pyrotechnie, dans la pole dance, l’univers fetish et BDSM et plus largement dans tous les milieux liés à l’érotisme et l’alternatif. J’évolue en France et à l’étranger. Je suis aussi amenée à travailler pour le cinéma (Hunger Games 3 partie 2), les séries télé (Osmosis sur Netflix avec Quentin Dee, Vernon Subutex sur Canal +), les clips musicaux… Et enfin je suis Dominatrice professionnelle.
Tu es dominatrice professionnelle, en quoi cela consiste-t-il ?
Je fais cela pour mon plaisir. Il y a des personnes qui me contactent (des couples et principalement des hommes seuls) qui sont soumis ou qui ne le savent pas encore et veulent faire un travail d’initiation ou simplement qui ont envie de découvrir des choses. D’autres plus aguerris font appel à moi pour de pures séances de domination. C’est un peu comme une « consultation chez le psy ou médicale » sauf que je pratique le BDSM avec des personnes qui ont une entière confiance en moi. J’évolue dans un cadre bien strict avec des règles bien établies. C’est plutôt cool ! C’est une sacrée responsabilité. Il y a tout un travail de confiance et de communication, spécialement quand on fait cela avec des personnes qui sont des inconnues et qui font la démarche d’accorder une confiance aveugle à quelqu’un qu’ils ne connaissent pas. Enfin, ils me connaissent tout de même un peu car ils savent qui je suis de manière publique. C’est un très bel échange humain.
Pourquoi Mère Dragon ? Une fascination pour Game Of Thrones ou pour l’animal magique ?
Au risque d’en décevoir pas mal, rien avoir avec GoT J Ne vous moquez pas svp mais je n’ai jamais regardé un seul épisode de la série. On m’a attribué ce surnom il y a très longtemps à mes tous débuts, pour le côté affect « maman dragon », « maman protectrice » … Par attachement pour ces personnes, j’ai tenu à conserver ce surnom. Mais depuis ma plus tendre enfance, je suis fascinée par les dragons et ce qu’ils représentent, tout le folklore autour de cela partout dans le monde. A tel point qu’à l’école, quand mes camarades faisaient des exposés sur les chiens, les chats, moi c’était toujours sur les dragons. Je rêvais dragon, je dessinais dragon, je regardais des films sur les dragons… un truc de fou, une vraie passion de dingue !
Quand j’ai fait mes études dans l’histoire de l’art, je voulais faire une thèse sur les dragons représentés dans le monde entier alors que les cultures ne pouvaient pas communiquer entre elles à l’époque.
Quel est ton univers ? comment te définis-tu ?
Mère Dragon est celle que je suis quand je monte sur scène. C’est une créature assez sombre, imprévisible, sulfureuse, brute et sensuelle à la fois avec pas mal de facettes. Mes shows et mes performances sont clairement et profondément imprégnés de l’atmosphère fetish et BDSM et de l’érotisme alternatif de manière hyper assumée. Mes shows sont assez variés mais tous liés par ces éléments-là. C’est ma signature, mon fil rouge.
C’est autant un travail qu’un art de vie finalement ?
J’ai la chance de faire partie des personnes qui ont réussi à faire de leur passion leur métier, il s’agit donc clairement des deux à la fois J. Je ne coupe jamais la connexion avec l’univers de la scène même quand je ne performe pas. De manière consciente ou inconsciente, je suis sans cesse en train de penser au show, je m’imprègne à l’infini des bandes sons, je crée, je récolte des idées un peu partout, autour de moi. La passion prend toujours le dessus sur l’aspect travail, ce qui n’est pas forcément pour faciliter mon planning et mes déplacements permanents. Quand on aime, on ne compte pas ! Par contre, quand on est artiste, on ne choisit pas d’être riche mais au moins tu kifes ce que tu fais !
Quelles sont tes sources d’inspiration ?
Elles sont très variées et remontent parfois à très loin comme l’histoire des dragons. Le fétichisme m’a toujours passionné avant même que je m’y adonne personnellement dans les pratiques comme le BDSM d’ailleurs. C’est un univers très vaste à mes yeux, que ce soit sur le plan visuel que sur le plan des scénarios et des situations possibles. J’ai également pratiqué la danse et je suis montée sur scène très jeune (un grand merci à mes parents !).
Je n’ai jamais cessé de m’imprégner du spectacle de manière générale et hyper variée, en regardant des balais classiques, du spectacle de rue, de la danse contemporaine, de l’effeuillage érotique… J’ai eu la chance de faire des études en arts appliqués, en histoire de l’art, en arts plastiques à la Sorbonne à Paris. Cela me permet encore aujourd’hui de me nourrir de pleins de trucs. Le cinéma est également une source d’inspiration importante (la science-fiction, les films d’anticipation futuriste, les longs métrages fantastiques, les films sombres et angoissants : j’adore les films films qui touchent à la noirceur de manière générale) ainsi que la photographie.
Et Léa dans tout ça ? Est-ce-que tu arrives à bien faire le distingo entre les deux ?
Je suis indissociable mais pas similaire à mon personnage de scène. Léa est la partie créative et conceptrice mais aussi la partie sensible, perfectionniste qui va se mettre une pression de ouf et qui va être très très dure avec elle-même mais c’est aussi celle qui est entourée d’amis très enthousiastes et épaulée par un compagnon formidable qui me pousse dans mes projets artistiques quoi qu’il arrive. Léa est celle aussi qui ne tient pas en place, qui aime les voyages, la vie nocturne au grand désespoir de ceux qui l’accompagnent parfois, la fête, profiter de la vie en oubliant aussi quelquefois que le repos peut être important (petit défaut😊 ).
Parles nous de ta carrière internationale…
J’ai la chance de me produire sur des scènes variées, dans de nombreuses villes et pays différents toute l’année. En France et notamment au CAP, à la Chrysalide, à Monaco, en Belgique, Luxembourg, Suisse, Italie, Grèce, à Amsterdam plusieurs fois dans l’année, Berlin, Ibiza ou encore à Moscou…
Mère Dragon, c’est aussi des costumes splendides et des photos/ vidéos à couper le souffle…
En grande perfectionniste limite maladive, j’ai l’immense soucis du détail qui quelquefois me rend un peu dingue. J’attache une grande importance au choix des visuels que ce soit dans ce que je porte sur scène (les accessoires ou autres) ou dans les photos et les vidéos qui sont à mes yeux des arts très nobles qui doivent sublimer la prestation et pas seulement la relater.
As-tu plusieurs photographes qui travaillent pour toi ?
Cela dépend vraiment des situations. Pour le shooting photos, j’ai quelques noms de personnes qui, au fil des ans et après avoir travaillé avec eux, m’ont réellement donné envie de réitérer l’expérience comme Jordan Marchand, Laurent Ponce… des personnes très humaines et talentueuses ; esthétiquement leur travail me parle. Concernant les photos de scène, je ne contacte personne mais il y a un noyau de photographes ou vidéastes, qui connaissent mon travail et celui de mes collègues, qui font en sorte de se tenir au courant de nos actus et se rendent sur les mêmes événements que nous pour faire des photos ou vidéos des artistes qu’ils apprécient. Au fil du temps, on connaît ces personnes, on est content de les revoir quand on est en prestation et on a hâte de voir leur travail. On a toujours espoir qu’elles vont donner une vision qui colle à la nôtre et au show et qui vont le sublimer. Mes photos pyrotechniques ne comportent par exemple pas d’effets spéciaux…
Tes tatouages te confèrent un air mystique, est-ce-que tu peux nous en dire plus ?
La signification des tatouages que je porte est vraiment personnelle. Ils sont liés à ce que je suis en dehors de la scène en fait car j’ai commencé à me faire tatouer à 17 ans et depuis j’ai eu la chance de rencontrer un artiste de dingue qui est devenu un très bon ami. Je ne fais plus confiance qu’à lui pour me faire tatouer. Je porte des calligraphies traditionnelles tibétaines, des pièces d’écailles graphiques, du tatouage contemporain, du full-black, des lignes noires et du dot work (tatouage uniquement par petits points). C’est le reflet extérieur de ce que je suis à l’intérieur. C’est ma manière de m’approprier mon corps et d’être en accord avec lui de façon esthétique et symbolique.
Quels types de préparation physique et psychologique pour tes spectacles ?
Je n’ai pas besoin de m’entraîner quotidiennement mais je visionne toujours mes shows pour corriger mes erreurs. Je fais très attention à mon alimentation sans excès et je dois me forcer à me reposer car c’est très épuisant comme travail (de nombreux déplacements longs et contraignants avec beaucoup de matériel) avec de la pression et du stress ainsi que la potentielle mise en danger liée au show (le feu, artifices…). L’attention doit être perpétuelle donc mentalement très fatigante car je suis une perfectionniste insatisfaite !
Comment conçois-tu tes shows ?
Mettre en place un show dans sa totalité, c’est bien plus complexe qu’on peut le croire. Même moi, je suis censée être habituée depuis toutes ses années mais cela me surprend toujours autant. Tous les ans, je sors deux nouveaux numéros principaux préparés au minimum 6 mois à l’avance. En juillet par exemple, je préparerai le show que je présenterai en janvier 2021. Six mois, c’est vraiment peu, surtout quand on est à la fois sur scène pour présenter les shows de l’année en cours. Durant cette période, je choisis et j’affine la thématique, l’histoire que je vais raconter, faire les dessins des costumes faits par moi et réalisés par des personnes qui font du sur-mesure très précis. Je prépare aussi la mise en scène, je conçois la bande son qui peut prendre des semaines et parfois 10h par jour en studio de musique, c’est un truc de dingue de créer dans la musique les moments du show. Je peux aussi apprendre en autodidacte une discipline ou une pratique artistique que j’ai envie d’intégrer aux shows, ce qui me permet de les diversifier et d’entretenir ma curiosité artistique. Il me faut effectuer également les tests techniques (feu et artifices) et la répétition globale avec le tout. Psychologiquement je suis maso mais j’assume😊 .
Tu sembles vivre tes shows et les spectateurs le ressentent, quel est ton point de vue ?
Dans chacun de mes shows, j’offre et dévoile une part de moi sans filtre que je le veuille ou non. Les personnages que j’interprète sur scène sont le fruit de mon imagination, de mes inspirations, de ma personnalité… ils constituent tous une petite part de moi. Par exemple, mon show Dark Fetish présenté à la Chrysa en avril 2019 illustrait totalement mon amour pour le fétichisme et mon identité de Switch dans le BDSM (Dominatrice/Soumise) car il y a des parties où je suis dominatrice puis soumise avec des pratiques bien précises (fouet, aiguilles, la self-suspension…). Dans Antéchrist, mon show qui a eu le plus de succès ces dernières années, présenté aussi à la Chrysalide il y a 3 ans, je fais référence à ma fascination sexualisée pour le blasphème, pour l’univers du fétichisme religieux. Mon show sorti en janvier 2020, Insanity, est par exemple l’expression de ma phobie profonde pour l’univers médical et hospitalier. Donc si le spectateur ressent l’intention et l’émotion que j’offre sur scène, ma mission est accomplie.
Tu te produis dans différents lieux (salons de l’érotisme, clubs libertins…), as-tu une préférence ?
Je me produis autant dans le monde de la nuit, les clubs de striptease, les cabarets, en festivals ou concerts, qu’en rassemblements de bikers, salons de l’érotisme, évènements fetish BDSM ou même privés, la liste n’en finirait pas… Je ne peux donc pas dire que j’ai une préférence pour un truc particulièrement. Je trouve toutefois étrangement très agréable de performer sur la scène d’un salon de l’érotisme car les conditions techniques et scéniques sont vraiment très bonnes et cela laisse place à des possibilités par exemple en terme d’espace ou de mise en valeur visuelle. J’affectionne particulièrement le milieu fetish et BDSM car c’est d’une part l’univers dont je suis issue en tant qu’artiste et que je fréquente aussi en Off et d’autre part, je n’ai aucune crainte de choquer mon public en poussant au maximum les curseurs alternatifs, le kink et la provocation.
J’adore performer dans l’univers libertin car c’est un milieu festif, glamour, qui se donne les moyens de sublimer son public très sensible à l’esthétisme et à l’érotisme et qui n’hésite pas à aller au contact des artistes pour leur donner son ressenti. La communication est hyper intéressante et les gens sont très enthousiastes donc c’est vraiment très plaisant pour moi. Enfin quand j’ai des demandes pour des prestations privées, c’est toujours un défi super passionnant à relever parce que cela consiste la majeure partie du temps à s’adapter à 100% à une commande spéciale. Du coup souvent, je crée une performance visuelle et une atmosphère de toute pièce pour coller aux souhaits du client. Le travail en est très créatif et cela demande beaucoup plus de boulot; cela peut être aussi délicat car tu ne l’as jamais fait mais c’est aussi une manière très cool de travailler.
Quels sont tes prochains objectifs professionnels ?
Réussir à patienter jusqu’au moment de remonter sur scène (rires) !
J’ai récemment ouvert ma boutique en ligne où j’y propose du merchandising et des objets « Mère Dragon » ainsi que des créations bijoux et déco style « cabinet de curiosité » pour faire suite à une demande assez importante de produits personnalisés : https://www.etsy.com/fr/shop/MereDragonARTIST
Epuisée de la censure aléatoire et arbitraire sur les réseaux sociaux classiques, je possède également un compte OnlyFans, qui est aujourd’hui ma plateforme non-censurée. J’y propose quotidiennement du contenu qualitatif classé « divertissement adulte et alternatif », pour les personnes souhaitant accéder à des photos et vidéos exclusives HD et sans censure liées à mes pratiques liées à l’érotisme, au fetish et au BDSM. S’abonner à ma plateforme permet également de commander des médias personalisés et privés, de faire l’acquisition de goodies spéciaux que je ne propose que là, de partager des sessions live, ou encore du chat en direct.
Accès direct sur : https://onlyfans.com/meredragon
Dans le futur, pourquoi pas avoir la chance de me voir confier la direction d’un plateau artistique pour des évènements alternatifs ou la scénographie d’un spectacle long format avec des tableaux.
Pouvoir également exporter mes performances aux Etats-Unis car c’est assez spectaculaire au niveau culturel, du contact avec le public. Les USA, c’est le lieu de l’ouverture des esprits, même si c’est ambivalent à certains endroits.
La Chrysalide et toi ? qu’est-ce que cela t’éveille ?
Jamais entendu parler, c’est quoi ? (rires). La Chrysalide fait partie des lieux symboliques de ma carrière auxquels je suis attachée. J’ai performé à la Chrysa en arts du feu et pole dance pour la première fois il y a 5 ans, à mes débuts. J’ai passé les portes du club par le biais de la tournée LSF de l’époque qui m’avait repéré sur la scène d’une nuit Démonia à Paris. C’est un établissement dont je suis clairement directement tombée amoureuse pour pleins de raisons : par son équipe qui est exceptionnelle, la beauté du lieu, l’ambiance unique, la direction artistique qui est très pointue… C’est tant de points, qui à mes yeux, démarquent vraiment le club des lieux dans lesquels je performais à l’époque et qui démarquent toujours le club des nombreux établissements que je connais aujourd’hui. Ce n’est vraiment pas un lieu comme les autres sur le plan affectif ou business.
Léa et le libertinage ?
C’est clairement lié à ma vie professionnelle mais aussi à ma sphère privée mais pour moi c’est important de séparer les deux. Je suis à la fois épanouie, fière et heureuse de faire partie de cet univers. C’est quelque chose d’essentiel dans ma vie de femme.
Une anecdote marrante à partager ?
Des anecdotes, j’en ai pleins car il arrive toujours des trucs bizarres ou compliqués à gérer ou imprévus… j’en ai une assez récente : je me rendais à Amsterdam depuis Paris pour une Wasteland (le plus grand évènement fetish d’Europe) sur le thème fetish-militaire ; j’étais accompagnée d’une collègue et on allait monter dans le train. Je me suis vu interdire l’accès au train et me suis faite intercepter par la douane, la sécurité des transports et la police nationale. Le défilé du 14 Juillet, si je peux le dire ainsi !
Ils ont passé mon bagage aux rayons X et ils ont sorti les accessoires de mon show Kommander (une ceinture de balles démilitarisées, une réplique en résine d’une mitrailleuse Thomson 45 grandeur nature). Il a fallu leur faire comprendre que c’était sans risque. Ils ont vu ma tête tatouée dans tous les sens avec un bagage de 40 kgs…. C’était assez rigolo et il a fallu leur expliquer pourquoi je voyageais avec tout cela et surtout dans quel type d’événement je me rendais en montrant des photos de la Westland, de toute la communauté gay hollandaise avec des masques de petit chien et des cockrings. C’est une négociation sympathique qui a duré près d’une heure, sur le quai, en pleine gare du Nord, avec une dizaine de personnes autour de nous. Heureusement on a réussi à prendre le train suivant et à nous rendre sur place pour assurer la prestation.
N’as-tu jamais eu de rapprochements professionnels avec Patrice Catanzaro ?
J’ai défilé pour lui quelquefois, il y a longtemps, pour sa collection latex et j’ai fait des shootings avec des pièces à lui pour Bedeseme magazine. C’est une personne que j’aime beaucoup, qui est très agréable, très souriante. J’aime son travail et je porte pas mal de jolies pièces de sa collection. Ses créations font parties des premières tenues fetish que j’ai achetées. Il y a tout de même une petite nuance car Patrice adresse sa ligne fetish à un public de libertines qui recherchent le côté glamour mais sans être trop dans le pur BDSM. Je ne porterai pas certaines de ses créations qui ne collent pas avec ma personnalité. Il ne s’adresse pas vraiment à des personnes au look alternatif. Je respecte cela et c’est très bien car c’est un parti pris. Il ne m’a jamais fait de proposition de collaboration en dehors des défilés que j’ai pu faire pour lui car je peux comprendre que j’ai un look assez extrême, il faut le reconnaître.
Le mot de la fin
J’ai hâte de retourner sur scène car je ne peux plus faire ce que j’aime à cause de la crise sanitaire, de retrouver aussi le public mais aussi l’équipe de la Chrysa que je remercie pour sa confiance depuis des années. La motivation de toujours vous faire partager plus sur scène ne se tarira pas d’ici là bien au contraire. Je remercie les êtres chers qui m’épaulent au quotidien, mon homme qui fait partie de ma vie et que j’ai beaucoup de chance d’avoir pour pleins de raisons, et tous ceux qui suivent et apprécient mon travail pour leur soutien.
Vivez vos fantasmes, votre amour et votre passion sans limite car on ne vit qu’une fois !
Envie d’en découvrir plus ? Retrouvez tout l’univers de Mère Dragon à l’adresse suivante…
Afin d’apporter un éclairage complémentaire sur la personnalité de Mère Dragon, nous avons demandé à son compagnon de nous parler de Léa et de l’envers du décor. « Papa Dragon », comme nous aimons l’appeler pour le taquiner amicalement, est une personne discrète, effacée, qui est un expert du monde fetish et BDSM. C’est donc un témoignage rare, exclusif et particulièrement passionnant… Un énorme merci à lui d’avoir accepté de se livrer… pour vous.
Léa semble « habitée » durant ses spectacles et dévoile une part d’elle-même en plus de ses multiples talents d’artiste. Toi qui la connais bien, qu’en penses-tu ?
Effectivement, elle est complètement habitée par ses shows. Elle est tellement habitée qu’elle met parfois (voir presque tout le temps !) son corps en danger. Ce n’est pas qu’une performeuse de pole dance ou autre, elle crache du feu, elle se rentre des aiguilles dans la peau, elle fait pas mal de choses… Elle va vraiment au bout des choses, c’est vraiment ce que j’aime chez elle, même si parfois cela peut me faire peur. Elle va au bout du personnage qu’elle incarne. Elle réfléchit au préalable, elle écrit, elle dessine. Elle liste tout ce dont elle a besoin, en tenues, en maquillage… Elle a de multiples sources d’inspiration et puis elle innove. Elle a une vue globale de tout ce qu’elle veut et elle règle ensuite tous les détails un par un. Mais oui, elle est complètement dans ses shows et elle se met une pression de malade. J’aime bien ce genre de personnage. C’est sans compromis, on va jusqu’au bout. On se fout du danger et on y va. C’est assez bluffant surtout à son âge. Généralement ce genre de prestations peut émaner de personnes disposant d’une expérience beaucoup plus importante. Mais pour quelqu’un de 26 ans, rencontrer cet état d’esprit est très rare.
Spectateur privilégié des prestations de Léa, trouves-tu qu’elle excelle encore plus dans certains shows ?
Oui elle excelle de plus en plus dans ce qu’elle fait car elle commence à avoir une expérience significative de la scène. Je l’ai connu il y a 5 ans à la Chrysa, lors d’une soirée LSF Radio et j’ai remarqué assez rapidement qu’elle avait un talent et un potentiel très importants. Elle dispose d’un charisme et d’une prestance incroyable. Avec le temps, elle s’est affirmée, elle a peaufiné et elle continue à le faire. Elle excelle dans tout ce qu’elle fait. Personne n’arrive à son degré global de maîtrise. J’en suis persuadé car je connais très bien ce milieu et j’en ai fait le tour depuis plus de dix ans. Quelque soit le show qu’elle propose, il est très difficile d’être à sa hauteur, tant au niveau physique qu’intellectuel. Même si cela n’est pas toujours perçu, quand on regarde attentivement, on s’aperçoit qu’il y a une vraie histoire… Plus elle bosse, plus elle excelle et plus elle excelle, plus elle repousse ses limites, relève des défis etc
Es-tu son premier fan et pourquoi ?
Je suis son premier fan, pas au sens propre du terme car elle avait commencé avant que je la connaisse. Mais je suis son premier fan de tous les jours, de tous les instants. Je regarde avec attention ce qu’elle fait, j’essaye de ne pas trop m’immiscer dans ce qu’elle réalise car je ne voudrais pas que cela soit mal perçu ou la brider. Si elle est ce qu’elle est aujourd’hui, c’est parce qu’elle a fait tous ses choix. Moi, j’ai uniquement le rôle de conseiller quand elle me le demande ou quand j’estime cela nécessaire. Mais je suis là avec bienveillance et même si parfois mes mots peuvent être difficiles à entendre, je suis fan quoi qu’il arrive. Il m’en faut beaucoup pour m’impressionner. J’ai vu beaucoup de choses et je suis assez critique et exigeant. Mais lorsque je l’ai vu, et même si elle n’est pas la meilleure du monde dans certaines disciplines, c’est la seule personne qui arrive à mêler le tout en associant la grâce, la prestance. Sur scène, elle dégage quelque chose. Elle fait ressortir des choses qui sont à l’intérieur de toi sans qu’elle s’en rende compte elle-même mais il se passe quelque chose…
La première fois que je l’ai vu, il y a 5 ans, je suis tombé sous le charme, littéralement ! D’un point de vue professionnel, je lui ai proposé de la faire participer à des salons de l’érotisme ou ce type d’évènements que je connaissais bien. Je lui ai proposé de faire des shows sur des podiums car je n’avais jamais vu quelqu’un comme elle en France, ou très peu. Elle a accepté… Je l’observais beaucoup car j’étais dans la direction artistique de ces salons, en France ou à l’étranger. Elle a fait des shows de fou qui ont remporté une adhésion sans réserve, y compris de ses pairs. On a travaillé plusieurs fois ensemble et à chaque fois, j’ai pris une claque dans la gueule ! Et même si maintenant, je me suis retiré de ce type d’actions, dès que je la regarde, je reste fan à mort !
Arrive-t-elle encore à te surprendre pendant un show ?
Carrément… C’est ce qui me fait peur, elle va me surprendre dans tous les sens ! Je me souviens par exemple d’un show shamanique qu’elle fait assez souvent. Elle est habillée avec des crânes, elle est maquillée etc c’est totalement fou ! La particularité de ce show-là, c’est qu’elle se rentre des aiguilles dans la peau. C’est dingue et cela me glace le sang à chaque fois ! Quand elle s’est mise à la suspension avec du tissu aérien dans un show, à 5/6 mètres du sol, je n’ai pu m’empêcher de penser « et si elle tombe ? ». Elle s’est même brûlée avec le frottement du tissu. C’est un entraînement physique et intellectuel intense. Je trouve que son travail est de l’ordre du spirituel. Elle est faite pour cela. Donc oui, elle me surprend pour beaucoup de choses. Elle réalise complètement ses shows, y compris au niveau sonore. Lorsque l’on travaille ensemble, il m’arrive de m’occuper de la musique avec elle, cela demande un travail énorme. C’est ce qui me fait dire qu’elle est unique. Je pense vraiment qu’elle va exploser au niveau international, comme le montrent ses prestations au niveau Européen. La crise sanitaire n’a malheureusement pas aidé mais elle voyage entre la Grèce, Amsterdam, Paris, l’Italie etc. Je pense qu’elle va continuer dans cette voie et voyager de plus en plus loin et peut être intervenir un peu moins en France.
Une anecdote amusante à partager sur les coulisses ?
J’essaye de ne pas trop la suivre en coulisse pour la laisser tranquille mais il me vient à l’esprit un départ à Westland pour le show Shaman. On a dû emballer un crâne dans du papier à bulles. Et le petit problème, c’est que le crâne dégageait une odeur assez forte. On est passé à l‘aéroport pour aller à Amsterdam… Arrivés au contrôle de sécurité, les agents ont passé le paquet aux rayons X et ont été étonnés ! Ils étaient sympas et j’ai dû leur montrer des photos que j’avais fait avant en leur expliquant qu’il ne fallait pas y toucher (c’était un sceptre fait main qu’il fallait visser du fait de sa taille !). Pour éviter toute déconvenue, je leur ai dit que c’était un sceptre de Marabout ensorcelé et qu’il ne fallait surtout pas le toucher. Visiblement, nous avions à faire à des personnes croyantes, ils ont tout de suite relâché le colis et ont dit « ok ok, c’est bon, allez-y !». Ils ont flippé grave ! Le show a pu avoir lieu devant 5 000 personnes et cela a été une réussite totale.
J’ai également envie de terminer cette interview en disant que je l’aime très fort pour tout ce qu’elle est…