Patrice Catanzaro, le « French Fetish Man »

Patrice Catanzaro a eu la grande gentillesse de nous accorder de son temps, en plein lancement d’une nouvelle collection, pour répondre à nos questions… Découvrez ce personnage hors du commun, haut en couleur, attachant… et tellement amoureux des femmes. Vous allez découvrir mesdames, que du haut de vos sublimes tenues, 30 ans de passion vous contemplent…

Patrice Catanzaro ? Hummmm… connais pas !

Le Maestro…

C’est un designer, un styliste qui officie depuis plus de 30 ans, issu du théâtre. A mes débuts, j’étais costumier de théâtre. Puis j’ai travaillé dans la couture et le prêt à porter pendant un certain temps et dans les années 90. J’ai ensuite décidé de m’adonner à ma passion, les femmes et de les mettre avant tout sur un piedestal de la manière la plus évidente. C’est à dire de mettre en valeur leur corps. Les femmes restent le Sujet et les vêtements ne sont que des accessoires, des écrins. Ce que je mets sur un piedestal, c’est la femme avant tout.

J’ai démarré ainsi et créé en 1994 les plaisirs de Marlène qui était une starlette de la télé de l’époque qui avait… de la conversation. Patrice c’est maintenant un chef d’entreprise qui fabrique et crée des vêtements sexys, chics et fétichistes qu’il distribue dans le monde entier et qu’il fabrique en France (au Rove, près de Marseille) où tous nos services sont centralisés. Patrice est également un grand voyeur et un adorateur des femmes.

Patrice Catanzaro, surfeur de la vague fétichiste ?

J’ai la prétention d’être un créateur, un designer. On a toujours eu le même cap, c’est-à-dire la femme, le sexy et le fétichisme. On a longtemps surfé à contre-courant. Nous étions des précurseurs et la mode nous a rattrapé. Aujourd’hui nous sommes sur la vague de la mode sexy, fétichiste. On s’en rend compte dans la pub, les films etc. Donc nous sommes un peu rattrapés par le courant mais nous avons été plus précurseurs que suiveurs.

Le choix des matières et le Wetlook… symboles de l’esprit Catanzaro ?

De toutes les matières…

Complètement. A la base le symbole a été le vinyle, la matière de prédilection. Son toucher, sa brillance, son noir profond. Une seconde peau pour la femme et l’homme aussi par la suite mais surtout pour la femme à la base. Après quelques années, on a créé le Wetlook qui aujourd’hui a été récupéré malheureusement par pleins de gens qui essayent d’en faire plus ou moins bien. D’ailleurs beaucoup de chinois qui font de la m… et qui copient mais c’est comme cela. On appelle cela « la rançon de la gloire » parait-il… C’est ma matière de prédilection par son toucher, son aspect et son visuel. Le Wetlook a un toucher doux et soigneux. Il est confortable car il est extensible et respirant. Visuellement il ressemble au latex, il a vraiment beaucoup de propriétés qui font fantasmer. Le vêtement est un moyen d’expression. On y met son âme, ses fantasmes, on y met sa personnalité et tout ce que l’on ressent. Après on essaye de l’adapter à la demande, à la tendance, au marché. On a des limitations dans la créativité par rapport au prix de revient, des choses dont on doit tenir compte mais on essaye de ne pas se brider et de se faire plaisir.

A qui s’adressent les créations Catanzaro ?

A toutes les femmes, de 18 à 60 ans, à toutes les tailles, du XS au XXXXL. D’ailleurs dernièrement nous avons fait des photos superbes avec une femme ronde. Aux femmes qui ont envie de voir des étoiles dans les yeux de leurs compagnons, compagnes, partenaires. En général quand les femmes mettent nos vêtements, c’est un peu comme le carnaval de Venise. Elles arrachent leur peau. Elles deviennent un nouveau personnage qui se permet des choses qu’elles ne se permettraient peut être pas dans un autre contexte type jean/baskets. Ce sont des accessoires qui permettent de titiller le cérébral et de jouer. Ca s’adresse à toutes les femmes qui ont envie de vivre des moments magiques. En tout c’est comme cela que je le ressens. Peut-être que j’embellis tout cela et que je me fais des films mais c’est comme cela que je le ressens…

Elégance et Fetish…

Permettre aux femmes d’extérioriser leur pulsions intimes, est-ce la signature Catanzaro ?

J’essaye de donner accès à mon imagination, ma vision… Je leur ouvre quelque chose, je donne envie de jouer, je favorise.

La tenue, un accessoire de jeu ?

Oui mais tout est accessoire de jeu. Tous les matins, lorsque nous nous habillons, nous faisons attention à ce que nous mettons parce que le vêtement fait parti de la personnalité, à ce que l’on a envie d’exprimer quand on le porte. On n’a pas envie de faire d’impair, on a envie que ce soit harmonieux et que cela nous mette en valeur.

Savoir susciter le désir…

Dieu créa la femme… et Patrice ?

Je ne suis pas Dieu et je n’ai pas de prétention à ce niveau-là ! Je crée simplement des vêtements pour essayer de rendre les gens un petit peu plus heureux, de découvrir leurs envies, leurs fantasmes. De mettre à leur portée des fantasmes auxquels ils n’auraient peut-être pas pensé. Mon rôle est un rôle d’observateur. J’ai longtemps observé les gens dans les soirées et les évènements, leurs comportements, leurs ressentis. Je me suis alors posé la question « qu’est-ce que je peux leur apporter pour aller encore plus loin dans leurs jeux ». Je suis simplement quelqu’un qui essaye de rendre heureux (NDLR : n’est-ce pas une idée divine J ?).

Quel est le carburant de votre créativité ?

Les femmes ! Ma femme qui est ma muse et les femmes en général. Je suis un grand voyeur donc j’observe, je regarde, j’analyse. Quand je fais une jupe ou une robe, je fais asseoir et se lever la personne pour qu’on devine mais qu’on ne voit pas. C’est un travail de longue haleine, des années d’expérience et même si cela ne parait pas tout est étudié. Les longueurs de jupes sont étudiées par rapport au mouvement, les profondeurs de décolleté sont étudiées pour qu’on devine sans trop voir. Pour titiller encore une fois le cérébral mais pas déballer d’emblée la marchandise car ce n’est pas joli. On essaye de rester dans l’érotisme, le fetish.

Les collections Catanzaro ont conquis le monde ?

Oui ! Elles sont présentes à peu près partout dans le monde, de la Russie aux Etats-Unis en passant par le Japon, les Emirats, toute l’Europe, l’Australie etc.

La maison Catanzaro, symbole de la French Touch ?

Complètement ! Et on y tient. C’est ce que l’on essaye de communiquer, de mettre en avant.

Les hommes ne sont pas oubliés…

Quel est le pays le plus demandeur actuellement ?

L’Allemagne évidemment ! Ca reste notre meilleur marché mais les Etats-Unis sont très actifs. Nous avons un gros marché sur les Etats-Unis. Mais l’Europe fonctionne bien également.

Est-ce que Patrice est prêt à réaliser une création particulière pour une femme ?

Cela m’arrive, j’en fais. Pas régulièrement mais oui ça m‘arrive pour des femmes qui rêvent de leur robe depuis des années sans la trouver. Pourquoi ne pas la réaliser ? C’est un rêve de princesse donc oui bien sûr. On réalise même des créations pour le Carnaval de Venise.

Patrice, Charlotte, Charlotte, Patrice… une affaire de famille ?

Tel père, telle fille…

C’est une affaire de famille oui. C’est-à-dire que cela fait un certain nombre d’années que je fais cela. J’ai communiqué ma passion à Charlotte, volontairement ou involontairement. Mais à vrai dire, c’est peut-être un peu volontaire quand même car j’aime tellement ce que je fais que c’est contagieux. Elle a travaillé longtemps avec moi. Elle m’a vu évoluer et grandir en tant qu’enfant. Elle a évolué au milieu des vêtements un peu bizarroïdes, des paillettes et des strass et tout le tralala de l’atelier.

Elle a fait ses études puis elle est venue travailler avec nous. Aux cartons, à la manutention, à la machine, à la coupe. Elle a gravi les échelons à force de travail et il y a maintenant une paire d’années, elle a décidé de créer sa première collection qu’elle a réussi je trouve. Elle en est aujourd’hui à sa troisième. Elle a son identité propre, elle a son style. C’est à dire une femme plus sexy haut de gamme, la Pretty Woman, la femme active, combattante mais qui est très féminine (et pas féministe !).

Une femme avec l’envie de plaire, de séduire et qui apprécie le regard des hommes ou des femmes. Une vraie femme qui s’assume, une femme un peu dominante peut être même. En tout cas c’est ce que je ressens. Une femme active et sexy qui s’assume. C’est vrai que ses collections plaisent, prennent de plus en plus de place et c’est vrai qu’elle est formée pour prendre la relève de la maison Catanzaro. D’ailleurs aujourd’hui on met de moins en moins en avant Patrice Catanzaro mais plutôt la Maison Catanzaro pour bien faire comprendre au grand public que c’est une maison avec plusieurs personnes qui créent et qui sortent des lignes différentes.

Quand tu regardes en arrière, as-tu envie de t’asseoir et de contempler ton œuvre ou de partir à la conquête de nouveaux sommets ?

Chef, oui chef !

Alors (rires) ma raison me dit qu’il faudrait que je m’assois et que je contemple mon œuvre et j’essaye de faire cela en ce moment. De me retirer, d’observer et d’accompagner, de continuer à créer car c’est le sens de ma vie : si je ne crée plus je meurs ! M’occuper de la direction artistique de toute la maison Catanzaro dans toutes les collections ça c’est ce que je vais continuer à faire. Après attaquer et gravir de nouveaux sommets… mon esprit et ma tête me disent de le faire. Ma raison me dit de me calmer. J’ai tout de même soixante balais même si je ne les parais pas et si j’essaye de rester jeune. Et puis place aux jeunes et à cette génération qui a plein d’idées et plein de talent. J’ai des équipes autour de moi, jeunes, dynamiques. Et je me dis à quoi ça sert d’avoir des gens intelligents et leur dire quoi faire ? Donc je les laisse prendre des initiatives. D’ailleurs ils en ont pris une il y a un an. Ils ont monté un site internet B2C, chose que je n’ai jamais faite. J’ai toujours fait du B2B car je pensais que le B2C n’était pas pour moi. Aujourd’hui je suis fier du travail énorme qu’ils ont fait et ils ont eu raison de le faire parce que ça rencontre un très gros succès. Donc place aux jeunes. M’asseoir et accompagner, conseiller, m’occuper de la direction artistique oui.

Comment devient-on égérie de la famille Catanzaro ?

Houlà ! C’est à la fois simple et compliqué. Toutes les femmes sont mes égéries. Après avoir une égérie attitrée… Je ne sais pas si c’est bien ou pas bien… J’en ai eu puisque 30 ans en arrière, il y a eu Marlène. Plus récemment, il y a eu aussi Mademoiselle A la chanteuse. Après il y a plein de femmes qui adorent nos collections comme la chanteuse Sabrina et qui montent sur scène avec nos produits. Mais est-ce que cela doit être des égéries… Une ou des égéries ? Je pense que ce qui est bien, c’est la multitude de personnages. Inutile que ce soit forcément des gens connus. Pour moi les égéries sont les aficionados qui aiment nos produits, qui s’expriment, qui vivent des émotions fortes et qui sont donc fétichistes quelque part… Car pour moi le fétichisme est lié à une évolution, à un sentiment que l’on a ressenti à un moment précis. Et quand on l’a vécu avec une de mes créations, on se dit peut être qu’en en mettant une autre, on va retrouver des sensations similaires ou même plus fortes.

Démonia(que)…

Les soirées Demonia… un incontournable ?

Oui ce sont des incontournables depuis que cela existe, vers 1994 au Palace. Je les ai toutes faites sauf les deux dernières ou j’étais à l’étranger. Mais bien sur la maison Catanzaro était présente. C’est un endroit où j’ai la chance d’être très représenté. Il y a peut-être 40 à 50% des gens présents à ces soirées qui portent mes créations ce qui est assez énorme quand on pense qu’une soirée Demonia représente 1000 à 1500 personnes. C’est vrai que c’est le moment de rencontrer ces personnes, de parler, d’échanger, d’écouter les critiques constructives, leurs envies, leurs ressentis etc. Pour moi cela a toujours été un évènement que je ne loupais jamais. D’ailleurs je vais tout mettre en œuvre pour être présent à la prochaine. C’est un évènement incontournable. C’est le moment où je rencontre les aficionados qui aiment et portent mes vêtements et qui vivent des sensations avec.

Et la Chrysa dans tout ça ?

C’est une équipe de jeunes encore une fois. Je suis très attiré par tous ces jeunes dynamiques qui ont envie de faire plein de choses. L’avenir est aux jeunes et d’ailleurs mon équipe est très jeune. La Chrysa je pense que c’est le bon exemple de cette jeunesse qui ouvre les yeux sur une nouvelle forme de libertinage, une nouvelle façon de se comporter, qui est dans la mouvance, qui comprend la mouvance tout en excluant pas les moins jeunes ! La Chrysa c’est une équipe jeune, dynamique, très professionnelle et qui est à l’écoute de ses clients et des gens qu’elle rencontre. Je pense que c’est ce qui fait un peu sa force. Elle est vraiment très à l’écoute et très dynamique.

La question qui tue… Patrice Catanzaro est-il libertin ?

Oui dans l’âme, dans les tripes, dans le sang. Complètement. Je ne vois même pas comment on peut aimer tout ce que j’aime sans l’être. C’est être libertin, épicurien, aimant la vie, les femmes. J’aime tout ce qui est bon ! Bon… en vieillissant je suis obligé de me priver de certains plaisirs comme le tabac car je viens d’arrêter de fumer. Mais cela allait avec. J’étais un fumeur de cigares, de Havane comme Gainsbourg. J’aime le bon whisky etc. La liberté de se comporter, la liberté d’être et de s’exprimer. Aujourd’hui on est dans une société où l’on perd toutes nos libertés et je pense qu’il faut lutter contre ça. On a plus le droit de parler, on a plus le droit de rien dire. C’est la langue de bois, c’est dramatique. C’est pour ça que j’assume complètement quand on me pose la question. Oui je suis libertin.

Parole de femme… Patrice Catanzaro vu par la coéditrice du blog

La première fois que j’ai entendu parler de la marque Catanzaro c’est au Cap d’Agde. C’était mon anniversaire et mon chéri souhaitait m’offrir une robe libertine pour l’occasion. Nous sommes entrés dans une boutique et mon œil à tout de suite été attiré par une magnifique pièce noire, haut en dentelle, échancrée à la poitrine, très sexy. À peine l’avais-je essayé que
j’étais séduite et mon chéri encore plus. À croire que Patrice Catanzaro l’avait faite pour moi… Depuis je suis devenue adepte de ses produits. J’en achète régulièrement. Il propose une qualité irréprochable et dès que je suis parée de ses tenues je me sens sexy, sure de moi et très belle… J’ai envie d’être moi même !!!!

Pour découvrir Patrice en chair et en Wetlook, ne manquez pas
la soirée Spéciale Patrice Catanzaro du 16 Novembre à La Chrysalide !!!

Essayer les créations de Patrice Catanzaro, est-ce les adopter ? Mythe ou réalité ? Et si vous vous forgiez votre propre opinion en allant visiter la boutique de la Chrysa lors de votre prochaine visite ? Sarah, la maîtresse des lieux, s’est prêtée au jeu de l’interview : fun et décapant !