Lylie, une œuvre érotique aussi belle que troublante…

La grande majorité des libertins vous le diront, le libertinage est avant tout affaire de personnes, d’envie de découvrir, d’échange et de partage. Ouverture d’esprit, rencontres improbables, magie de l’instant, tels sont les subtils ingrédients qui peuvent parfois glisser vers d’autres rivages. Car n’oublions pas que si rien n’est obligatoire, tout est possible…

C’est ainsi que nous avons rencontré Lucas de Saint-Jean à un salon littéraire de l’érotisme organisé au CAP durant l’été 2019. Quelle ne fut pas notre surprise de découvrir un homme charmant, certaines diront charmeur, ouvert, des plus sympathiques et qui ne tarissait pas d’éloges sur sa muse, Lylie, dont son ouvrage offre la vision romancée d’une tranche de vie.

Il n’en fallait pas plus pour attiser notre curiosité et que le livre tombe dans notre escarcelle. Celui-ci a accompagné de manière aussi légère que troublante nos vacances d’été et c’est tout naturellement que nous avons contacté son auteur pour vous permettre de le découvrir à votre tour au travers de cette interview croisée… Nous ne fûmes pas déçus car Lucas de Saint-Jean, ainsi que Lylie, que nous avons découvert pour l’occasion, sont des personnes rares, sympathiques, joyeuses avec qui la coécriture de cette interview a été un moment éminemment libertin bien que purement platonique. Comme quoi… tout est bel et bien possible !

Qui est Lucas de Saint-Jean ? Un écrivain érotique professionnel ? Un quidam qui avait envie de partager une tranche de vie/fantasme ?

Oh, rien de professionnel dans cette aventure. Je suis un libertin lambda, passionné et aguerri, pour qui le partage d’expérience est important. J’aime parler du libertinage. J’ai pour habitude de dire que je ne possède pas de « parts » dans ce milieu, mais j’aime « vendre » le concept aux non-initiés. Cette philosophie libertaire nous a beaucoup apporté et a même contribué à la singularité de notre couple. Initialement, cette aventure littéraire avait pour seul objectif d’offrir une nouvelle preuve d’amour à mon amoureuse, comme si je devais graver définitivement notre histoire, y donner une consistance indélébile. D’ailleurs, le sous-titre définit l’essentiel de ma démarche « Le livre que j’aurai aimé te consacrer si j’avais su écrire » ! Enfin, je ne me considère pas comme écrivain, je reste un auteur occasionnel, amoureux des lettres et de l’érotisme.

Quel libertin es-tu ? Est-ce une source d’inspiration pour l’écriture ?

Je suis un co-libertin, je partage cette philosophie avec ma Lylie. Seul et sans elle, cette culture n’a plus de sens pour moi. Elle est la source de mes désirs, de mes fantasmes, elle inspire ma vie comme son être transpire dans ce roman. Ce que l’on a fait, ce que j’ai vu et parfois vécu constitue la trame de cette histoire et en alimente les pages…

Voilà un pitch qui titille l’imagination…
puis les sens à la lecture de l’ouvrage…

Et Lylie dans tout ça ? Un pur produit de ton imagination ? Une rencontre ? Une muse ? Ta moitié ?

Et Lylie dans tout ça ? Muse, moitié, complice, épouse… elle existe bel et bien. En fait, le synopsis de cet ouvrage est organisé autour de son double littéraire. J’ai fabriqué une héroïne sur la base d’un personnage authentique. Je lui ai inventé une histoire, j’ai imaginé des situations, des scénarios, mais j’ai glissé du réel et du vécu. Volontairement, je ne divulgue jamais le pourcentage qui permettra d’éclairer le lecteur du vrai ou du fantasmatique.

Quelle a été la genèse de l’ouvrage ?

Une première expérience d’écriture (récit de voyage) m’a conforté dans cette démarche et dans ce besoin de témoigner. Je ne savais pas si je pourrais mêler fiction et réalité, notre histoire libertine et l’amour inconditionnel pour ma Lylie en ont été le déclencheur.

Cela fait plus de vingt ans que nous évoluons dans le monde magique du libertinage, j’avais des expériences à raconter et/ou inventer.

T’es-tu projeté dans l’édition dès le début de l’écriture de ton histoire ?

Absolument pas ! Encore à mi-chemin dans l’écriture de ce roman, j’imaginais une offrande secrète, une déclaration clandestine qui ne sortirait pas du couple. Puis je l’ai projeté comme un roman, une œuvre partiellement autobiographique, comme un témoignage, comme une exhibition impudique. Enfin, une amie auteure l’a lu et m’a encouragée à le publier.

Alors que je m’attelle aussi à déguster le fruit de ma proie, je la regarde prendre en bouche la q…. dressée de mon homme. Elle semble y trouver grand plaisir, et les yeux fermés de Fred révèlent l’état de grâce dans lequel il se trouve. Il est concentré, au bord de l’explosion. J’oscille entre l’excitation de l’instant et la fureur de mon côté sombre. Elle se délecte du pieu de mon homme, je la comprends, je la déteste. Plaisir sadique du bien et du mal, je souffre autant que j’exulte. 

As-tu bénéficié de l’aide d’autres auteurs, des « bêta-lecteurs » avant de confier ton manuscrit à ton éditeur ?

Comme je l’explique précédemment, le déclic, l’encouragement est venu de ma « bêta-lectrice », auteure reconnue dans la littérature érotique. Elle m’a guidée, Lylie m’a propulsée !

Se faire éditer lorsque l’on est « amateur », parcours du combattant ? Comment t’y es-tu pris ?

Ouf !!! C’est là que tout se complique. Une fois la décision prise, j’ai adressé mon manuscrit à quelques maisons d’édition spécialisées. Entre l’absence de réponses, les réponses à six mois ou un an, j’ai tenté l’expérience de payer pour être édité. Et là, grosse erreur, arnaque garantie. Heureusement, j’ai été « rattrapé » par une autre maison, Évidence éditions, qui s’est chargée de l’impression et de la communication sans avance. Bon, il ne faut pas envisager de faire fortune, les royalties sont symboliques…

As-tu pris le virus de l’écriture ? Un autre ouvrage est-il en prévision ?

J’ai avant tout attrapé le virus de la lecture depuis fort longtemps. L’écriture reste un hobby, un attrape rêve, un aspirateur à fantaisies, en l’occurrence à fantasmes. J’ai d’autres idées, d’autres thèmes à développer. Une suite, je ne sais pas, cela dépendra peut-être de la demande même si je ne sais pas écrire sur commande. Une envie, peut-être une fiction érotico-policière, qu’en penses-tu ? Dans tous les cas, je resterai dans un domaine qui me fait vibrer, me transporte et m’excite.

Comment se procurer ton livre et à quel prix ?

« Lylie » est disponible auprès des distributeurs habituels type FNAC, Cultura ou Amazon au prix de 15 €. Cependant, je possède des exemplaires que je peux envoyer avec une dédicace (NDLR : en envoyant un message à lucasdesaintjean.lylie@gmail.com), c’est moins impersonnel et cela permet de créer du lien…

Je n’ai pas les mots et n’arrive pas à exprimer les émotions qui m’animent. Je suis bouche bée, il m’a claquée, fessée violemment et humiliée. Je ne sais pas si je dois le haïr de penser que ma petite vertu est si faible, ou le remercier de m’honorer ainsi. Je souffle, j’écume et n’arrive pas à le regarder en face. J’alterne entre colère et satisfaction intérieure. Honteuse, je baisse la tête, mais j’exulte à la vue du spectacle insalubre de mes pieds souillés de semence, l’opalescence du liquide se mariant harmonieusement avec le vernis carmin de mes talons.

La parole à Lylie…

Quel effet cela fait-il d’être l’héroïne d’un roman érotique ?

Surprise, touchée et honorée ! C’est le reflet de ce que nous sommes, l’érotisme à une place très importante dans notre vie. Mon homme tente toujours de trouver le moyen original de me prouver son amour. De plus, le personnage m’a plu tout de suite, Lucas est arrivé à combiner l’essentiel dans un seul personnage, la sincérité, la générosité et la légèreté. Rajoutez-y une de justes doses d’émotion et d’excitation, et vous avez « Lylie ».

Tu es donc une candauliste littéraire ! Et dans ta vie libertine ? 

Oui en effet, comme un candauliste j’ai ressenti de l’excitation en exposant et partageant cet ouvrage quelque peu autobiographique. A contrario, dans ma vie libertine, je ne suis pas la reine des « prêteuses ». Mais je me représente comme ce qu’il y a de plus épicurien, toujours motivée pour de nouvelles expériences. Avec mon homme, nous avons toujours avancé progressivement dans nos expériences coquines, mais après de longues discussions et des séances d’essai pour tester nos limites.

Accompagner son homme durant la longue et fastidieuse phase d’écriture n’a pas dû être évident tous les jours…

En effet, je savais qu’il écrivait, j’en connaissais l’histoire, mais pas l’issue. Ce fût de longues soirées d’hiver en mode « alone » sur le canapé, mais le jeu en valait la chandelle.

Au final quelle opinion portes-tu sur cette aventure littéraire et sur ton personnage ?

Une nouvelle fois, nous avons partagé une aventure unique et originale. Je mentirais si je disais que je n’ai pas été flattée par cette démarche. Être l’héroïne d’un roman publié, lu et apprécié est un honneur et « Lylie » est un personnage féminin contemporain et émancipé. Cette infirmière, mère de famille, dévouée pour ses patients et sa famille, tout en assumant ses fantasmes et ses passages à l’acte les plus scandaleux, à une représentation très proche de ce que je suis. Elle prône une nouvelle forme de féminisme, celui qui définit les femmes d’aujourd’hui, modernes et affirmées.

J’ai envie qu’il me traite, qu’il me considère comme une traînée. A cet instant, je ne suis plus rien ! Ni mère, ni femme, je suis débridée, exploitée, l’esclave du vice du sujet pervers. La chicane psychique et sociale explose, je recherche le plaisir à tout prix, l’orgasme absolu.

Lucas et Lylie au clavier…

Vous formez un couple libertin aguerri car pratiquant depuis de nombreuses années, comment vous définissez-vous et quelle est votre définition du libertinage ?

On pratique un libertinage progressif et évolutif. On aime avant tout varier les combinaisons et cette posture d’ouverture sexuelle en offre un nombre incalculable. En matière de définition, on aime beaucoup l’idée de conserver le sens historique, l’indépendance et la liberté de dépasser les limites de la morale conventionnelle.

Et le CAP dans tout ça ?

Le CAP, tu veux parler du village magique ? Mais on adore ! Cela fait vingt ans que l’on y va, on va honorer cet anniversaire cette année de manière orgasmique. Pour nous, c’est un lieu incomparable, irremplaçable, exceptionnel, la notion de liberté y est représentée à son paroxysme !!!

Êtes-vous plutôt club ou soirée privée ?

Les deux ! Pour un trio ou plus, en privé, pour de l’inconnu, en club.

Et la Chrysalide (NDLR : oh la grosse question piège…) ?

Un peu loin pour nous, mais on y a goûté et on a adoré. La référence en PACA !!!

Avec le recul, pensez-vous que cet ouvrage vous a rapproché en tant que couple ?

Il nous a confortés, nous a confirmés dans notre fantaisie érotique ! Les amis qui l’ont lu nous y ont retrouvés.

Et maintenant ? Seriez-vous prêts à retenter une expérience de ce type ou préférez-vous vous évader vers d’autres horizons libertins ?

On a l’habitude d’expérience « one shot » ! On aime se renouveler, découvrir de nouveaux horizons, nous n’apprécions pas les expériences redondantes, on s’autorise la liberté.

Une anecdote amusante à partager ?

Dix mille, mais le souvenir d’une soirée chez un couple à proximité de Marseille avec toute la panoplie du beauf, pantoufles, tête de sanglier accrochée au mur et Jean-Jacques GOLDMAN en fond sonore. Ajoutez-y une bonne odeur de friture, et vous avez la soirée c.. la plus courte de notre vie.

Le mot de la fin ?

ENCORE !!!

Je lui souris, il comprend que j’ai pris le pouvoir, que j’ai envie de jouer. Ce petit jeu dure quelques minutes, puis j’écarte encore plus les jambes en plaçant ma main sur mon s… pour lui faire une démonstration de masturbation à quelques centimètres de son visage. Mes ongles rouges, je le sais, provoquent toujours un effet dingue chez les hommes, de sang et de chair, de feu et d’eau. J’actionne des va-et-vient entre mon bouton et mes lèvres, parfois je plonge dans les abîmes moites et en ressors un doigt brillant de mouille. Je le passe sous son nez, l’essuie sur ses lèvres, j’y retourne, je replonge et je ferme les yeux tant le plaisir commence à m’envahir. Je prépare le passage en associant deux puis trois doigts et enchaîne sur des mouvements de pénétration de plus en plus rapides. Ma constellation vaginale offre une multitude de combinaisons que j’utilise sans limites. Je lui accorde enfin le plaisir du goût, sa langue peut venir me lécher pendant que mon homme, tout aussi fétichiste, me nettoie les doigts un par un.